Hénin-Liétard : La Reconstruction

 Les Soldats Britanniques arrivent à Hénin-Liétard début octobre 1918.

C'est une ville fantôme. Elle ne compte plus que 23 habitants.

Tout est anéanti, usines, puits de mines, Mairie, des maisons vides :

de leurs portes, fenêtres et charpentes. Tout est un amas de décombres.

L'église fortifiée a été dynamitée au départ des Allemands.

 

<Le Bulletin des Réfugiés du Pas de Calais édite à partir du 23 Mai 1915,

un journal d'informations bihebdomadaires de 4 feuillets.

Il diffuse des informations sur les aides et la législation ; mais surtout 

des listes des réfugiés, publiés au fur et à mesure : leur domicile, les militaires originaires

de la région prisonniers en Allemagne ; de même les réfugiés restés en France, dans le

Pas de Calais et "en bonne santé".

 Journal du 24 Octobre 1918 :

Création de l'Association des Sinistrés d'Hénin-Liétard et du canton de Carvin.

Le Président est Monsieur Adolphe Charlon, (secrétaire général de la Mairie).

Les cotisations servent à aider le retour des habitants dans leurs foyers.

Dans ses démarches administratives, A.Charlon se déplace très régulièrement à Boulogne sur Mer.

Pourquoi Boulogne et pas Arras ?

 Arras a subi comme tant d'autres villes, une complète destruction.

En date du 27 Août 1915, devant l'urgence de la situation, le Préfet quitte la ville

pour transférer ses services sur Boulogne sur Mer. Il revient sur Arras

le 16 Octobre 1918 dans les décombres.

En date du 31 Octobre 1918, Hénin n'a toujours pas reçu aucune visite officielle.

 Le journal des Réfugiés du 7 Novembre 1918 :

La mission militaire Française attachée à l'armée Britannique a délivré hier,

le 1er laissez-passer officiel à Hénin-Liétard.

D'autres laissez-passer seront délivrés aux personnes appartenant au Conseil.

 Journal des Réfugiés du 10 Novembre 1918 :

La brigade de gendarmerie qui se trouvait à Hénin-Liétard avant la guerre ;

y est réinstallée depuis le 20 Octobre afin de surveiller la ville.

 L'Armistice est signé le 11 Novembre 1918 dans le wagon de

commandement du Maréchal Foch à la Clairière de Rethondes 

dans la forêt de Compiègne.

 L'annonce du cessez le feu sur le front, par sonnerie du clairon donne naissance

à des scènes d'émotions, de fraternité d'immenses soulagements.

Une joie immense retentit dans la France entière.

Mais, la guerre se poursuit toujours dans nos campagnes.

Il faudra attendre le 28 Juin 1919. (Voir l'article sur le Traité de Versailles)

Traité de Versailles dans la Galerie des Glaces au Château de Versailles.

 Journal des Réfugiés du 5 Décembre 1918 :

1er Conseil Municipal du 29 Novembre 1918 dans l'une des salles de la 

maison du Refuge, Petite Place (aujourd'hui, Place Jean Jaurès).

Enumérations des principales décisions :

Etablissements publics, ravitaillement, la remise en place de la poste, bons communaux

et de réquisitions, agriculture.

 Journal des Réfugiés du 12 Janvier 1919 :

Adolphe Charlon informe qu'Hénin n'est pas reconnue habitable, 

les abris sont très difficile à trouver.

Le 1er boulanger est à la besogne depuis quelques jours.

La Mairie déblaye le Groupe Loubet pour y installer les services municipaux.

Avec la détermination de Mr Charlon, la situation prend forme.

Il souhaite à tous une vie meilleure dans l'avenir.

Le journal informe également que la population augmente,au Nouvel An, 

ils étaient 510 habitants.

"L'idée nous paraît excellente, elle est de nature à faire naître,

nous l'espèrons des relations, des commerces et même des industres nouvelles

dans ce pays, qui feront la fortune des Héninois et la prospérité du canton A.Charlon".

Le Journal des Réfugiés du 20 Février 1919 :

Premier acte de l'Etat Civil a été annoncé publiquement :

d'un mariage célébré le 10 Janvier 1919 ;

le second, d'une naissance : un garçon né le 14 Février 1919 dont la

sage-femme n'est autre que l'épouse de Monsieur Charlon.

C'est la vie qui reprend.

 Journal des Réfugiés du 20 Mars et du 5 Juin 1919 :

Le bureau de la Poste dessert à nouveau Hénin-Liétard, quelques classes

sont rouvertes au Groupe Loubet.

Bons nombres de donations ont été faites pour Hénin-Liétard, dont Rufisque 

marraine de la ville.. Ici, je vais vous présenter :

Monsieur Ignace-Augustin-Joseph Déprez

Un estimable Monsieur, originaire de Méricourt, demeurait à Hénin-Liétard

depuis la fin de la guerre. Dans le Bulletin Municpal de Juillet-Août 1924,

on le dit âgé de 90 ans, on le rencontre dans les rues de la ville, appuyé sur

ses deux bâtons. S'affectant au sort de biens des malheureux, a signé devant notaire,

un acte de donation au Bureau de Bienfaisance.

Le don sélève à 360 000 Francs.

 Les photos ci-dessus sont : la Place Carnot, la Petite Place (Place Jean Jaurès) et rue de l'Abbaye.

Il faudra attendre la fin de la Guerre pour que s'organise la reconstruction.

Les Dommages de Guerre

Un premier projet a été déposé dès 1915, cette loi crée le statut des dommages 

de guerre dite "charte des sinistrés". Elle sera votée le 17 Avril 1919.

La loi engage la responsabilité de l'Etat en cas de destructions dus au fait de guerre.

L'indemnisation est intégrale.

Journal des Réfugiés du 5 Juin 1919 :

Promulgation de la Loi des Dommages de Guerre

Un dossier est constitué et envoyé au Préfet.

 Le début de "La Renaissance" commence.

Photo : Place Jean Jaurès, jour du marché en 1921.

Sources : Archives Départementales 62, 

Archives communales d'Hénin-Beaumont ;

Photos : Personnel

Comments

[Ebz]

Merci Yvette j'ai appris plein de choses sur cette splendide cathédrale et les désastres que la guerre lui a infligés

[vevette10]

Merci Edwige . C'est beaucoup de recherches dans les archives pour arriver à effectuer une synthèse

[Birlouez Edwige]

Drôlement bien documenté. Bravo Yvette.