Un patrimoine industriel du XIXe siècle
A l'approche des Journées du Patrimoine, nous allons partir dans l'Audomarois
sur le site de l'ascenseur à bateaux des Fontinettes.
Nous sommes au pied de l'ascenseur hydraulique à bateaux du XIXe siècle à Arques près de
Saint-Omer dans le Pas de Calais. C'est un édifice qui permet de franchir un dénivelé de 13.13m
pour bateaux, afin de passer cette grande différence de niveau entre deux plans d'eau.
En règle générale, le bateau est levé ou abaissé dans un bac.
Revenons à son histoire
Commençons par le Canal Neufossée.
C'est un cours d'eau artificiel creusé pour des raisons défensives et stratégiques militaires
à la demande du Comte de Flandres vers le XIe siècle pour relier le fleuve côtier l'Aa à la Lys.
Le Canal Neufossée sera percé de 1773 à 1774. Il a une longueur de 18 Kms.
Au XVIIIe siècle, Vauban décide de l'élargir pour qu'il soit navigable.
Les travaux seront terminés vers 1780.
Le concepteur Erwin Clark, l'ingénieur Bertin et l'établissement Cail aujourd'hui disparu,
élaborent des plans pour le nouvel ascenseur. Les travaux commenceront fin 1883, la même
année que la construction de la Tour Eiffel et seront achevés en Novembre 1887.
Lors de l'exposition universelle internationale de 1889, une maquette sera effectuée par
les Ponts et Chaussées au 1/20e. Elle reproduira fidèlement le mécanisme
de fonctionnement des 2 bacs.
Fonctionnement
Deux sas ou caissons sont placés l'un à côté de l'autre, les péniches s'y engagent,
eles seront soulevées ou abaissées. Ces sas reposent sur un piston.
Ces pistons sont immergés dans des cylindres à pression d'eau. Les caissons doivent avoir
la même quantité d'eau suffisante ou égale, que la péniche s'y trouve ou pas, car
un bateau qui flotte déplace la même quantité d'eau à son poids.
Ensuite, c'est comme une balance, on augmente l'eau dans l'un des sas et celui-ci commence
à descendre et l'autre remonte, l'eau est poussée vers le cylindre.
L'ascenseur a trois tours en brique et pierre. Celle du centre est la tour de commandement,
de chaque côté et à l'intérieur se trouve des portiques permettant d'ouvrir ou fermer
les portes ainsi que les caissons.
Le mouvement se fait en 1H15 et la manoeuvre des péniches en 22 minutes.
En 1958, le canal est mis au grand gabarit car les péniches deviennent plus imposantes.
Une écluse voit le jour à l'emplacement des 5 écluses. Elle rattrapera le dénivelé et fera
passer 8 péniches.
Aujourd'hui, le tonnage des péniches a augmenté, elles sont plus grandes et plus larges,
obligeant un seul bateau à passer.
L'ascenseur hydraulique n'est plus en fonction depuis 1967. On coulera du béton
dans les pistons. Il sera sauvé grâce à une association qui évitera sa destruction.
Il fait partie de notre patrimoine industriel du XIXe siècle. Depuis Janvier 2019,
il est en cours de rénovation, il servira de Centre sur l'Histoire du Canal et de la Batellerie.
Nous allons nous diriger vers le Canal du Centre à la Louvière en Belgique
qui se trouve à 1H d'Hénin-Beaumont.
Vous me suivez toujours. C'est parti !!
De la même conception que l'ascenseur hydraulique des Fontinettes et d'Anderton,
Edwin Clark a réalisé des ascenseurs hydrauliques au Canal du Centre à la Louvière-Thieu
et le Roeulx dont 4 subsistent encore aujourd'hui.
Les travaux débutent en 1882 du bassin hydraulique de la Meuse à celui de l'Escaut.
La mise à la navigation a eu lieu en 1917.
C'est un projet qui aboutira après 50 ans de réflexion, ces ascenseurs permettront de
franchir un dénivelé de 66,197 mètres sur une distance de 7 Kms
Vous apercevez ci-dessus, les dimensions des différents sites des ascenseurs.
La différence avec les Fontinettes, c'est la dimension et le poids à mettre en mouvement
ainsi que des points de construction, car des bateaux plus imposants.
Le saviez-vous ?
C'est en Lombardie dans le sillage de Léonard de Vinci au XVe siècle, qu'on a construit,
les premières écluses pour permettre aux bateaux de partir à la conquête des collines.
Sur cette distance de 7 Kms, différentes infrastructures sont installées.
Elles fonctionnent toujours aujourd'hui.
Nous avons une machinerie hydraulique nécessaire au fonctionnement des ascenseurs.
Mais aussi, un pont tournant et un pont-levis.
Ces ascenseurs font partis du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Aujourd'hui, ils fonctionnent uniquement pour les bateaux de plaisance.
Près des 4 ascenseurs hydrauliques, un autre ascenseur très imposant est implanté
sur le Canal du Centre situé à Strépy-Thieu. Suite aux tonnages de plus en plus importants
des péniches, il a été nécessaire de construire cet édifice afin de permettre aux bateaux de
naviguer. Il est placé entre le Canal de l'Escaut et un bief de partage (plan d'eau le plus élevé)
dont l'altitude se trouve à 121,10m vers le bassin de la Meuse.
Ce n'est pas un système de pistons par vase communicant comme l'ascenseur
des Fontinettes, mais bien avec un moteur et poulies assités par des contrepoids
équivalent à celui des bacs et des contenants.
C'est ainsi que se termine notre découverte
Une photo de l'ascenseur à Arques pour terminer l'Histoire d'un
Patrimoine Industriel du XIXe siècle.
J'espère que l'article vous a plu.
Je vous dis à très vite pour d'autres découvertes.
Sources : Wikipédia, Gallica :
Ascenseur hydraulique 1887,
Génie civile 25/6/1895,
Le petit français illustré 1890,
Epitaphes placées sur les sites;
Photos :Personnel et Epitaphes